Tableau

Marijk Schiltmans

Le temps passe

Le temps passe.
La bonté qu’on n’a pas donnée
Prend le chemin du regret.
Il est toujours trop tôt
Pour être seul.

Vient le souvenir au soir
D’une veillée qui trompe le froid.
Pour deux cœurs qui se parlent
Il n’est jamais trop tard
Aux faveurs de la lune.

Le sable s’expose aux vagues
Et rien ne lui semble plus juste
Qu’une empreinte qui s’en évade
Toujours plus maintenant
Toujours plus ici.

 

Sans aucune saisie de nos traces
S’en remettre à l’instant
Cette offrande d’effacement
Toujours mieux vers l’autre
Toujours mieux en soi.

Alors s’accompagner
Libre de tout lien
Sur une route sans échéance
Sans pensées en arrière
Sans peur de se perdre.

L’un pour l’autre un moyen
Et se rendre à l’Aurore
Du côté où prend vie le défi
Pour le sens ultime de l’être
En qui la mort n’est plus.

Lama Shérab Namdreul le 28 août 2004